Bière

« Le feu couvait sous la cendre : Les usuriers avaient la part trop belle… »

Ces propos annonçaient la naissance le 3 mai 1914 de la Caisse de Crédit mutuel de Bière par une poignée de citoyens clairvoyants et ouverts aux idées nouvelles. Ils suivirent l’exemple de villages voisins qui faisaient de très bonnes expériences avec ce système. Dix-neuf personnes avaient contribué à sa fondation. Depuis, au fil des années, le désintéressement et l’abnégation des membres du comité surent donner une impulsion étonnante à cette petite Caisse. Le déclenchement de la première guerre mondiale n’affecta en rien son élan et sa volonté de développer l’économie locale de Bière et des communes voisines de Berolle et de Mollens.

 

Une proximité très forte existait entre le Président et le Gérant, certaines demandes de crédit délicates étaient réglées directement par le Président.

 

Peu de gérants se sont succédés pour gérer cet établissement, cinq personnes depuis 1914, la volonté était de limiter les changements au maximum afin de conserver la confiance de la clientèle et surtout l’obligation de trouver une personne pouvant mettre à disposition un local à plain-pied : Poids du coffre oblige…

 

Les clients patientaient souvent dans le corridor du gérant, cette situation ne devenait plus possible au vu de la complexité des affaires. Bien que le dernier gérant de ce type était le propriétaire du café « le National » rendant ainsi l’attente moins pénible…

 

Au milieu des années 80, un tournant décisif fut pris avec le projet de construction d’un bâtiment propre à la banque. Une parcelle de jardin était à vendre au centre du village, la Municipalité réagit très positivement au sujet du futur emplacement. La banque allait avoir ses propres murs, à cette époque peu d’établissements pouvaient s’en enorgueillir. Dans la foulée une idée avant-gardiste surgit : Installer un bancomat au service de la clientèle, aucune autre banque sur la place n’était intéressée par cette machine. Malheureusement, c’était un peu tôt, il fallut attendre quelques années pour la concrétisation de cette idée.

 

En 1998, la fusion avec la Banque de Ballens était logique au vu du territoire et des villages desservis. Cet établissement était aussi « dans ses murs ». Ce bâtiment a pu être vendu à la commune avant la fusion avec la banque du Veyron en 2006. Par ce geste le Président tenait à remercier les sociétaires de Ballens qui l’avaient acquis quelques années plus tôt.