Montricher
En 1912, une poignée de citoyens décida de fonder une banque « de sorte » afin de concurrencer les usuriers qui sévissaient dans la région. Comme dans passablement d’endroits, le gérant de la caisse était un instituteur, un commerçant ou un notable du village. L’emplacement du « bureau » évoluait à chaque changement de gérant, ainsi que le coffre-fort lié à la fonction.
Dans les années 1950, M. Maurice Prevost, forgeron de son état, s’occupait de la caisse. Quelques années plus tard, cette activité fut reprise par son épouse. Celle-ci était bien formée, car son mari lui avait délégué, depuis longtemps, la gestion courante. Les horaires d’ouverture étaient calqués sur la vie villageoise, car même le dimanche à la sortie du culte on pouvait se rendre à la banque : Au 21ème siècle, on appelle cela « synergie ». A noter que Mme Prevost passa de « caissière » à « gérante » : un pas était franchi.
M. Roemer, épicier, fut le dernier gérant à exercer cette activité à domicile. Sa succession fut assumée par Mme Paratte, qui inaugura le premier bureau officiel en 1983. Celui-ci fait toujours partie des locaux actuels de la banque comme salon réservé à la clientèle. Ce fut aussi la 1ère fois qu’un gérant eut un remplaçant, dans le but de ne pas fermer la banque lors des vacances.
Les gérants étaient, à cette époque, rémunérés par une indemnité annuelle.
Pour les opérations courantes, la clientèle se composait de 90 % de dames, tandis qu’à l’assemblée des sociétaires, nous trouvions 100 % d’hommes. Si ces dames géraient les paiements, l’assemblée était une affaire d’hommes.
Les gens de la révision Raiffeisen venaient directement de St-Gall et dormaient à l’hôtel de Montricher. Ne sachant que faire de leurs soirées, ils visitaient la région ou profitaient de travailler tard le soir, à la grande inquiétude des voisins de la banque qui voyaient de la lumière dans les locaux à des heures tardives.
L’informatisation survint au milieu des années 1980, sur proposition de la gérante, pour un coût d’environ CHF 30'000.00. La facture a bien sûr été payée par la banque, mais le temps nécessaire pour transférer les données ne devait en aucun cas être pris sur le temps de travail.
La raison sociale évolua au fil des années : Caisse de crédit mutuel de Montricher, Caisse Raiffeisen de Montricher (système crédit mutuel), Caisse Raiffeisen de Montricher, Banque Raiffeisen de Montricher, Banque Raiffeisen du Veyron avec l’arrivée des Caisses de crédit mutuel de l’Isle et de Pampigny, pour aboutir, enfin, à la Banque Raiffeisen du Mont-Tendre suite à son mariage avec la Banque Raiffeisen de Bière-Ballens.