Commentdigitaliser votre modèle d’affaires

Pour ne pas se perdre dans la jungle de la digitalisation, il est nécessaire d’établir une feuille de route claire. «Surtout si les ressources sont limitées, il est conseillé de ne pas vouloir tout faire en même temps», conseille René Brugger. «Il faudrait adopter la devise suivante: définir de petites étapes tout gardant un œil sur la situation dans son ensemble.» 

Un constructeur de machines peut par exemple commencer à mettre en réseau le parc de machines d’un client et lui fournir des données sur les performances dans un tableau de bord digital. Une possibilité de l’étendre davantage et de générer des revenus serait un tableau de bord premium payant avec davantage de fonctions. Dans une étape ultérieure, le constructeur de machines peut également utiliser les données générées pour améliorer son produit ou pour développer des services supplémentaires. Il peut également travailler avec des partenaires et offrir au client des solutions allant au-delà, telles qu’une solution robotique adaptée pour l’approvisionnement en matériaux.

La digitalisation n’est pas seulement un sujet pour le service informatique ou pour les collaboratrices et les collaborateurs technophiles. Tout le monde devrait être impliqué. «Une participation active de l’ensemble du personnel et surtout de la direction de l’entreprise est essentielle», souligne René Brugger. Un exemple d’une telle «digitalisation sur une base démocratique» est la planification indépendante du travail en équipe: les collaboratrices et les collaborateurs utilisent un outil en ligne pour coordonner eux-mêmes leurs tâches. Le personnel a alors plus de droits, mais aussi plus d’obligations. En même temps, il est possible de gagner du temps et d’économiser des coûts de replanification.

Les entreprises n’ont pas toutes la possibilité de digitaliser leur modèle d’affaires autant qu’une boutique en ligne par exemple. Pourtant, même une petite entreprise artisanale peut devenir un pionnier digital avec les bonnes idées et les bons partenaires. Par exemple, en élargissant son cœur de métier inéluctablement analogique avec des services digitaux, comme l’illustre René Brugger: «Un constructeur de cheminées a imprimé un code QR sur le stock de bois et intégré un capteur de chaleur dans des cheminées. De cette façon, il met en relation ses clients avec un grand nombre d’autres prestataires: l’agriculteur qui fournit le bois, le ramoneur, l’entreprise d’énergie et un fournisseur de paiements.» De tels partenariats élargissent le cœur de métier du constructeur de cheminées avec un tout nouvel écosystème qui génère des revenus supplémentaires. En effet, chaque ordre traité via sa plateforme et chaque paiement déclenché par celle-ci lui rapportent une petite commission.  

De telles approches impliquent la volonté de digitaliser le trafic des paiements. C’est ainsi qu’une entreprise comble le fossé entre une idée de produit passionnante et un modèle d’affaires rentable. Le trafic des paiements digital n’est pas seulement un moyen pour parvenir au but: il remplace les tâches répétitives et souvent réalisées manuellement, élimine les doublons et minimise les risques de sécurité. En fin de compte, l’entreprise économise du temps et de l’argent. «Cependant, les PME ne devraient pas simplement introduire un programme de manière aléatoire», prévient René Brugger. Il recommande de faire un état des lieux de l’ensemble du processus comptable au préalable. «Les étapes manuelles les plus complexes apparaissent rapidement et peuvent ensuite être remplacées de manière ciblée avec des solutions digitales».

Pour que le projet de digitalisation soit couronné de succès, il peut s’avérer utile d’avoir recours à une expertise externe. Un point de vue externe permet non seulement d’avoir des approches créatives, mais aussi une évaluation objective de la situation. C’est ici qu’a lieu le premier entretien sans engagement: les entrepreneurs discutent avec un Accompagnant ou une Accompagnante de leurs défis actuels et obtiennent des conseils et des outils pour passer à la prochaine étape de la digitalisation. Parfois, ce premier échange suffit pour donner naissance à de nouvelles idées. Le cas échéant, il est également possible d’approfondir la collaboration avec l’Accompagnant·e du RCE.