Comment les investisseurs peuvent-ils au mieux investir dans l’or?

Si vous souhaitez tenir physiquement votre placement dans vos mains, optez pour de l’or physique. L’avantage est l’accès permanent, que ce soit à la maison dans le coffre-fort ou à la banque. Mais c’est aussi un inconvénient: des frais d’assurance, de transport et de stockage sécurisé s’appliquent.

De manière très classique, l’or est acheté au guichet d’une banque ou chez un négociant en or. Les lingots qui pèsent entre 1 gramme et 1 kilogramme sont les plus adaptés à cet égard. En effet, ces catégories de poids sont usuelles dans le commerce, ce qui permet de les revendre à tout moment sans problème. Mais plus le poids du modèle est faible, plus les coûts ou l’écart entre le prix d’achat et le prix de vente sont élevés. Les plaquettes de 1 et 5 grammes peuvent donc coûter jusqu’à 20% de plus que leur valeur en or pur.

La certification est également essentielle pour la revente. «Il est important d’obtenir un certificat correspondant lors de l’achat de lingots ou d’acquérir une plaquette d’or infalsifiable, appelée “kinebar”», explique Michael Paprotta, responsable Métaux précieux chez Raiffeisen. Sur les lingots Kinebar, le verso est pourvu d’un hologramme, ce qui, comme pour les billets de banque, rend la contrefaçon encore plus difficile. La London Bullion Market Association («LBMA») est responsable de la certification des fabricants et des raffineurs. Basée à Londres, la plus grande place de négoce hors Bourse au monde pour l’or et l’argent, l’institution attribue le label de qualité reconnu «Good Delivery» à des fabricants de lingots d’or triés sur le volet. Ce procédé permet de garantir une qualité constante. Les investisseuses et les investisseurs du monde entier peuvent se fier à cette certification.

Des labels plus récents, plus petits et spécifiques portent pour leur part sur la compatibilité écologique et sociale de la production d’or. Avec le certificat «Responsibly Sourced & Traceable», Raiffeisen garantit pour ses propres lingots de l’or produit de manière responsable et traçable. Pour cela, Raiffeisen mise sur une sélection consciencieuse et un contrôle permanent des partenaires de la chaîne d’approvisionnement, sur la promotion de la justice environnementale et sociale, ainsi que sur la transparence dans la chaîne d’approvisionnement. En savoir plus sur  l’approche en matière d’approvisionnement en or de Raiffeisen.

De nombreux Suisses connaissent l’or sous la forme des fameux Vreneli suisses. «Lors de l’achat de pièces, il faut absolument s’assurer qu’il s’agit d’un exemplaire facile à revendre», souligne Urs Dütschler, responsable des produits chez Raiffeisen. C’est le cas des Vrenelis à 20 francs. Ils sont composés à 90% d’or, et leur prix d’achat et de vente diffère d’environ 5% à 10%.

Le Maple Leaf canadien, le Wiener Philharmoniker autrichien ou la Nugget australienne sont tout aussi appropriés comme placement financier sûr en temps de crise – tous sont connus au niveau international. Ces pièces sont en or 24 carats et pèsent exactement 1 once. Le Krugerrand sud-africain, la pièce d’investissement en or la plus connue au monde, et l’American Eagle pèsent quant à eux un peu plus lourd en poids brut. Ils contiennent certes aussi 1 once d’or fin, mais sont composés d’une part supplémentaire de cuivre ou d’autres alliages. Pour de nombreuses pièces, la formule suivante s’applique: les personnes profanes ont généralement du mal à en estimer la valeur. S’il s’agit de pièces de collection qui jouissent pour certaines du statut de rareté, leur prix peut aussi largement dépasser le prix réel de l’or.

Qu’il s’agisse d’une pièce de monnaie rare ou d’un Vreneli, la qualité est déterminante lors de l’achat de pièces. «Si la qualité est mauvaise, on court le risque de n’obtenir que la valeur de fonte (valeur de l’or pur) lors de la revente», s’inquiète Michael Paprotta.

Pour les investisseuses et les investisseurs qui ne sont pas intéressés par les lingots ou les pièces, l’achat d’un Exchange Traded Fund («ETF») constitue une alternative. Ces derniers répliquent quasiment à l’identique le prix de l’or. Cela signifie que si le prix de l’or augmente, la valeur de l’ETF augmente elle aussi – et inversement. Ainsi, les ETF permettent de participer à l’évolution directe du cours de l’or et donnent aux investisseuses et aux investisseurs la possibilité d’investir dans l’or physique sans frais de transport, d’assurance ou de conservation. En effet, les actifs en or sont stockés auprès de la banque qui gère l’ETF en question. A l’instar des actions ou autres titres, les ETF sur l’or sont négociés en Bourse et peuvent donc être facilement achetés ou vendus. Pour acheter, il suffit d’indiquer le nom du produit, la valeur et le nombre de pièces souhaités.

L’offre d’ETF sur l’or est vaste, tout comme les différences entre les différents ETF sur l’or. «Les investisseuses et les investisseurs doivent absolument veiller à ce que l’ETF sur l’or soit entièrement adossé à de l’or physique», conseille Urs Dütschler, responsable des produits chez Raiffeisen. S’agissant de ces ETF sur l’or, le fournisseur d’ETF achète et stocke une quantité correspondante de métal jaune avec le capital des investisseuses et des investisseurs. Ce sont ces dernières et ces derniers qui en sont les propriétaires léaux. En cas de besoin, ils peuvent se le faire remettre physiquement. Dans les cas de livraison physique, des conditions différentes s’appliquent toutefois. Il existe des fonds qui permettent une livraison physique, quel que soit le montant de l’investissement, et d’autres qui ne livrent que si l’équivalent de l’investissement en or correspond à un lingot standard (12,5 kilogrammes). En règle générale, la livraison s’accompagne de frais. «Lors du choix de l’ETF, les investisseuses et les investisseurs devraient veiller à ce que ces coûts soient indiqués de manière transparente», recommande Urs Dütschler.

Les frais facturés pour la gestion de l’ETF dépendent du souhait des investisseuses et investisseurs à vouloir se faire livrer physiquement ou non l’or. Les coûts annuels sont fixes et sont compris entre 0,1% et 0,5% du montant investi. Etant donné que les ETF sont assortis à la négociation de gros volumes et qu’ils achètent généralement de gros lingots, les frais de transaction à l’achat et à la vente (c’est-à-dire l’écart) diminuent pour l’investisseur individuel. Ce dernier bénéficie néanmoins d’une très grande liquidité. De plus, les ETF sont soumis à des règles strictes en matière de protection des investisseuses et des investisseurs.

Ainsi, les ETF sur l’or réunissent le meilleur de deux univers, comme l’explique Urs Dütschler: «Les investisseuses et les investisseurs bénéficient des propriétés de l’or sans avoir à en assurer la conservation et disposent de l’option de se faire payer physiquement le métal précieux». Grâce au dépôt physique, les investisseuses et les investisseurs savent en outre dans quel or ils investissent et ont ainsi la possibilité d’investir dans un métal précieux dont l’origine et la traçabilité sont avérées.

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Les actions de sociétés minières permettent une participation indirecte au prix de l’or. «Mais attention: en général, ces titres sont encore une fois nettement plus volatils que les prix des métaux précieux eux-mêmes», fait remarquer Matthias Geissbühler. Comme les plus grands gisements d’or se trouvent dans les pays émergents que sont l’Indonésie, l’Ouzbékistan, la Russie et l’Afrique du Sud, les investissements dans les producteurs de métaux précieux s’accompagnent souvent de risques élevés. Il peut s’agir de grèves et d’incertitudes politiques ou, dans le pire des cas, de la défaillance totale d’une société. Il convient également de garder à l’esprit les risques liés à l’impact environnemental et social. C’est pourquoi Raiffeisen déconseille d’investir dans des actions minières si le client ne souhaite pas s’informer régulièrement sur l’évolution du pays concerné ainsi que du secteur et s’il ne suit pas de près les risques.

Ceux qui souhaitent participer à l’évolution du prix de l’or peuvent également miser sur des certificats. Les certificats or sont des titres qui répliquent l’évolution du prix de l’or, et ce de manière nettement plus précise que les actions de mines d’or par exemple. La valeur de chaque certificat or dépend toujours de l’évolution du cours de son sous-jacent, c’est-à-dire du cours de l’or. Il est possible de profiter de presque toutes les évolutions du prix du métal précieux: avec les certificats long, les investisseuses et les investisseurs misent sur une hausse du cours de l’or. Avec les titres short, ils tablent a contrario sur une baisse.

Les certificats permettent donc aux investisseuses et aux investisseurs de bénéficier d’une grande flexibilité. «Les certificats ont le grand avantage de permettre de créer rapidement la solution de placement parfaite et sur mesure pour chaque situation de marché et chaque attente», souligne Albert Stürm, responsable Advisory & Distribution Produits structurés chez Raiffeisen. Tous les types de certificats or ont toutefois un point commun: en l’achetant, les investisseuses et les investisseurs ne deviennent en aucun cas propriétaires de l’or. Ils participent uniquement à l’évolution de son cours. De cette manière, l’achat de certificats implique également un risque de contrepartie de la part de l’émetteur. De plus, les investisseuses et les investisseurs ne peuvent pas savoir en toute transparence dans quel type d’or ils investissent.