Une approche d’Active Ownership exhaustive requiert de la transparence
L’émergence des investissements financiers durables, ces 20 dernières années, s’est accompagnée de nombreuses approches différentes qui prennent en compte des aspects sociaux et environnementaux pour les décisions de placement. Il n’existe toutefois pas encore de normes uniformes s’appliquant aux instruments financiers durables. Nous ne sommes donc pas loin d’une accusation de greenwashing, un stratagème auquel les prestataires ont recours pour présenter des fonds comme «plus verts» qu’ils ne le sont vraiment.
Dans ce contexte, le Conseil fédéral a contribué à clarifier la situation dans sa prise de position relative à la prévention du greenwashing, fin 2022. L’Impact Investment et l’Active ownership y sont explicitement mentionnés comme des approches visant à contribuer aux objectifs de durabilité. Le premier met l’accent sur des objectifs de durabilité concrets et mesurables, alors que l’Active Ownership favorise le dialogue actif entre les investisseurs et les entreprises dans le but de renforcer le respect des droits de l’homme et du travail, la gouvernance d’entreprise et les normes écologiques. En outre, les actionnaires s’impliquent de manière proactive en exerçant leurs droits de vote et en coordonnant leurs efforts avec d’autres investisseurs. «Cette approche prend certes du temps pour se concrétiser», déclare Erol Bilecen, responsable du Centre de compétences Durabilité chez Raiffeisen Suisse. «Néanmoins, notre expérience démontre que ces méthodes sont de véritables vecteurs de changements tangibles.»
Le Conseil fédéral estime cependant qu’il ne suffit pas d’«agir». Dans sa prise de position, il déclare qu’une approche d’Active Ownership exhaustive nécessite aussi de la transparence. Concrètement, les banques sont tenues de fournir des informations précises concernant les investissements visés, la coordination avec d’autres investisseurs, le processus d’exercice d’influence et l’évaluation de l’efficacité, et de mandater un tiers indépendant afin d’examiner ces critères. D’après le Conseil fédéral, cela est nécessaire afin de garantir la crédibilité des objectifs de durabilité.