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Classe d‘actifs en vue: obligations

A l’heure actuelle, les investisseurs ne sont pas assez dédommagés pour les risques accrus liés aux obligations à haut rendement. De plus, cette catégorie de placement ne contribue que peu ou pas du tout à la stabilisation du portefeuille.

Des primes de risque en baisse rendent les obligations à haut rendement peu attractives

Lors de la dernière décennie, les obligations à haut rendement ont été l’un des rares segments obligataires à offrir des rendements significatifs, mais elles avaient un prix. Les obligations à haut rendement sont d’une qualité nettement inférieure à celle des obligations d’Etat suisses ou américaines, par exemple, car elles peuvent s’accompagner de risques de crédit et de liquidité significatifs. En raison de l’espoir d’un atterrissage en douceur de l’économie mondiale, les écarts de crédit se sont resserrés.

 

Evolution des écarts de crédit des obligations à haut rendement par rapport aux obligations d’Etat à dix ans dans la zone euro et aux Etats-Unis

Sources: Bloomberg, Raiffeisen Suisse CIO Office

Tant dans la zone euro qu’aux Etats-Unis, ils sont nettement au-dessous de la moyenne à long terme. Si l’on en retire encore les 10% d’obligations qui présentent les plus grands risques de défaillance, les marges de rendement sont encore plus faibles pour les 90% restants. A notre avis, les investisseurs dans ce segment ne sont, à l’heure actuelle, pas indemnisés de manière adéquate pour les risques encourus. Dans le contexte de financement plus difficile notamment et d’un affaiblissement de la conjoncture, le taux de défaillance des émetteurs peu solvables devrait augmenter à l’avenir.

Plus la qualité est mauvaise, plus la corrélation avec le marché des actions est élevée

En plus, pour un portefeuille bien constitué, leur caratéristique de diversification plaide actuellement contre les obligations à haut rendement. Plus on descend dans l’échelle de qualité des obligations, plus elles se comportent comme des actions. Dans les phases volatiles, les obligations non-investment grade ne peuvent donc pas bien remplir le rôle de stabilisateur pour le portefeuille.

 

Corrélations sur cinq ans entre le Swiss Performance Index (SPI) et les différents segments obligataires

Sources: Bloomberg, Raiffeisen Suisse CIO Office

Vu les incertitudes liées à la politique monétaire et à l’approche des élections présidentielles américaines, la volatilité sur les marchés financiers devrait augmenter ces prochaines semaines. La saisonnalité défavorable plaide également en ce sens. Nous recommandons donc aux investisseurs de viser la qualité non seulement des actions, mais aussi des obligations. Partant, nous renonçons encore à investir tactiquement dans le segment des obligations à haut rendement. Nous maintenons une légère surpondération des obligations en devises dotées d’une qualité de crédit élevée à moyenne.